Parlons chiffres pour débuter. Actuellement, 90 % des foyers québécois sont connectés à Internet,
tandis que 81 % des Québécois possèdent un ordinateur, 51 % sont dotés d’une tablette numérique et 58 % disposent d’un téléphone intelligent. Ce qui était il n’y pas si longtemps des produits de luxe sont devenus des objets du quotidien.
Pour mettre les choses en perspective, voici des employés d’IBM déménageant le premier disque dur de cinq mégaoctets en 1956. Cinq mégaoctets vous permettent d’entreposer approximativement six copies de cette même photo. Vous pouviez louer ce disque dur pour la modique somme de 3 200 $ par mois, soit 28 000 $ en dollars d’aujourd’hui.
Voici maintenant un disque dur qui « fit » dans la paume de votre main et qui comprend un téraoctet, c’est-à-dire qu’il est 200 000 fois plus puissant que son ancêtre ci-haut. Vous le trouverez actuellement en vente chez BestBuy pour 70 $.
Vive la technologie!
Quelle merveille que le tout ait évolué à tel point et à une telle vitesse! On aurait pu croire que l’accessibilité aux plateformes techno et à leur infini contenu aurait fait de nous des êtres super intelligents.
Mais non. Je ne vous apprends sûrement rien en vous disant que la majorité des gens n’utilisent pas leur téléphone intelligent pour se renseigner sur la signification des hiéroglyphes ornant le tombeau du pharaon Sethos II. En fait, plus du trois quarts des Québécois utilisent leurs appareils mobiles pour se connecter à un ou des réseaux sociaux, YouTube et Facebook étant les plus populaires.
De là, inutile de vous dire que Facebook n’est pas un haut lieu du savoir. Le scandale des « fake news » en fait d’ailleurs foi. Voici également une des vidéos les plus populaires sur YouTube en 2016, afin de vous élever un peu l’esprit :
Vendre son âme du diable?
Or, bien que de se créer un compte Facebook ou YouTube ne vous coûte pas un sou, rappelons qu’il ne s’agit pas de services gratuits.
Il est important de prendre conscience que dans cette ère à saveur de 1984 (le roman, pas l'année comme telle), vous payez ce que vous consommez – que ce soit de qualité ou non – non seulement en argent, mais aussi en temps et en données. Le temps que vous consacrez à visionner la publicité qui précède une vidéo est vendu à des annonceurs. Les données que vous partagez à votre sujet sont vendues à des annonceurs. Avec tout le temps que vous y passez et toute l'information que vous y partagez, les plateformes Facebook et Google (YouTube) en viennent à tellement bien vous connaître qu'il est à se demander si conséquemment, leur profilage et leur ciblage publicitaire ne jouent pas avec les limites de l'éthique... [Insérez votre propre réflexion ici]
Bref, le temps et les données deviennent ainsi des monnaies d'échange et je vous dirais, dépensez-les judicieusement. Il ne faut pas nécessairement être paniqué, mais plutôt être sensibilisé à ce que l’on donne versus ce que l’on reçoit.
Pour rester dans le sujet tout en se divertissant (tellement tendance!)
J’ai bien aimé l’épisode « Fifteen Million Merits » de la série télé britannique Black Mirror (image d'entête ci-haut) : Un protagoniste doit absolument regarder une publicité de ses yeux vu, car sinon, ladite publicité détecte qu’il ne la regarde pas et donc, s’interrompt jusqu’à ce qu’il reprenne son visionnement. Dans la même optique, il doit payer pour mettre une publicité sur mute. Bref, super intéressant + l’épisode est disponible sur Netflix. Netflix qui étudie votre historique de visionnement afin de mettre de l’avant des films susceptibles de vous intéresser. Et ainsi vous rendre addict. Et ainsi vous garder abonné. Et ainsi encaisser votre 10 $ mensuel. On ne s’en sort pas. Bon binge watching!