Le tout exposé dans un ordre plus ou moins aléatoire, voici une série de moments / habitudes / anecdotes Pas trop catholique.
La drôle de passion pour les toilettes de resto qu’un des membres de l’équipe s’est découverte. Ce nouvel engouement s’est dévoilé à Shawinigan pendant l’heure du souper au Zélé. Depuis, aucune gêne à nous partager son admiration pour ce lieu en nous décrivant avec exaltation la déco et y allant toujours de ses prédictions sur le sexe du décorateur ou de la décoratrice. Une manie qui le porte même à demander au serveur s’il connait le sexe de la personne qui a fait la déco de la toilette. Quoi de mieux que de savoir l’identité du décorateur de la toilette du resto avant d’aller regarder Un souper presque parfait dans la loge.
Il y a des hôtels faits sur le haut et d’autres faits sur le long. Le Bonne Entente, par exemple, est fait sur le long. Normalement, nous y avons tous notre chambre dans l’Espace Terzo. On aime l’Espace Terzo pour ses lits moelleux qui donnent l’impression de dormir dans une petite grotte et pour le lounge Terzo. Endroit où après chaque show à la salle Albert-Rousseau, nous avons fini la soirée à jouer à Jungle Speed. C’est dans le lounge Terzo que j’ai appris qu’accepter de jouer à Jungle Speed avec deux filles c’est aussi accepter de revenir à la maison les mains toutes griffées. La dernière fois, nous étions 2 membres de l’équipe dans la zone Distinctive. Sans s’y attendre, nous avons appris que : c’est loin la zone Distinctive. Après le check-in, nous avons marché vers nos chambres pour déposer notre valise et immédiatement retourner vers le Terzo pour prendre un verre. Entre temps, nous avons reçu deux appels pour savoir ce que nous faisions et quand nous sommes arrivés, la première bouteille de blanc tirait « déjà » à sa fin. Le temps que ça nous a pris nous semblait tellement absurde que nous avons calculé le temps de la marche de retour. 5 minutes 15 secondes ou écouter une version remix de California Dreaming presque deux fois en ayant l’impression de traverser le temps dans des couloirs qui ressemblent à ceux du Titanic. C’est rien 5 minutes 15 secondes, c’est vrai, mais il me semble inhabituel de marcher environ 10 minutes pour prendre un verre sans même quitter l’hôtel.
La fois où nous avons presque mangé du crÂÂÂÂbe à Baie-Comeau. Je ne pense pas qu’il est possible d’entendre le mot crÂÂÂÂbe autant de fois en si peu de temps. La présentation du serveur allait comme suit :
Aujourd’hui, nous avons plusieurs assiettes de crÂÂÂÂbe qui ne se trouvent pas sur le menu normalement, mais aujourd’hui, on a préparé du crÂÂÂÂbe. C’est pas moi qui prépare le crÂÂÂÂbe, mais en tout cas, on a du crÂÂÂÂbe. Nous avons l’assiette de crÂÂÂÂbe, avec deux crÂÂÂÂbes. C’est une bonne assiette, c’est deux crÂÂÂÂbes assez gros. Il y a aussi la salade de crÂÂÂÂbe, c’est une salade d’endive avec deux pinces de crÂÂÂÂbe et on a aussi le club au crÂÂÂÂbe. C’est un club avec du crÂÂÂÂbe. C’est comme un club normal, mais à la place du poulet, c’est du crÂÂÂÂbe. Et pour aller avec le crÂÂÂÂbe, on a aussi la bière au crÂÂÂÂbe du St‐Pancrace, la CrÂÂÂÂbe Bitter. Il reste nulle part ailleurs en ville de bière au crÂÂÂÂbe à part ici pis au St‐Pancrace.
Nous sommes arrivés à la table en trois vagues, ce qui nous a permis de se faire expliquer le menu spécial « crÂÂÂÂbe » à plusieurs reprises. La chose la plus décevante quand tu entends le mot crÂÂÂÂbe près de 40 fois en sept minutes, c’est l’absence de crÂÂÂÂbe dans le club au « crÂÂÂÂbe ». Je n’ai pas eu le choix de commander une CrÂÂÂÂbe Bitter pour ne pas être trop amer face à la situation.
Je me rends compte que cette tournée semble se passer dans les restos du Québec plutôt que dans des salles de spectacles. Ce qui n’est pas tout à fait faux, il s’en passe tellement sur l’heure sur souper. Comme la fois où le monsieur de la table d’à côté était convaincu que Cathy était sa voisine d’en face. Quand il a réalisé l’erreur sur la personne, il s’est mis à appeler toute sa famille pour leur dire qu’il était avec la fille de la télé… Tsé la blonde… Ben oui la petite… Arrête de me niaiser, tu sais de qui je parle... Par contre, jamais rien n’arrivera à la cheville de la fois où à la table derrière nous, certains d’entre eux venaient au spectacle et d’autres non, parce qu’eux autres « Cathy Gauthier, ils ne l’aiment tellement pas, mais pas pantoute, parce que … Et surtout parce que… ». À chacune des phrases que j’entendais, j’étais sur le bord de m’étouffer, jusqu'à ce que Cathy qui était dos à eux se retourne, regarde la dame et lui lance un « Alllooo… » des plus sympathiques. La face de la dame valait de l’or et ses excuses s’apparentaient à quelqu’un qui déboulait des escaliers en roller blades.
Un peu plus de 150 shows plus tard, la tournée tire à sa fin. Le coup de cœur de cette tournée, et ce bien avant les soupers et les moments qui ne se racontent pas ici, va sans contre dit au show. Tous ceux qui ont déjà vu Cathy sur scène le savent. Un show de Cathy Gauthier, ça déménage, ça fait friser les cheveux de certaines madames, ça rend mal à l’aise l’ado de 13 ans assis dans les premières rangées. Peu importe, nous savons que nous allons passer un bon moment, et ce, même après 150 représentations. Par sa rigueur et son authenticité, Cathy aura su me faire passer un deux ans et demi de tournée des plus agréables. On va pas se le cacher, la seule chose Pas trop catholique dans tout ça, c’est le plaisir que nous avons eu à parcourir le Québec ensemble.
Stéphane Caissy est directeur technique du Gesù – Centre de créativité, ainsi que directeur de tournée et éclairagiste pour la tournée Pas trop catholique de Cathy Gauthier. Sur la route, Stéphane et Cathy étaient accompagnés de Silvi Tourigny, Mark Eden-Towle et Dan Meier. La tournée Pas trop catholique prendra fin le 17 novembre 2016 à Sainte-Thérèse.